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Soleil Noir (Miam Monster Miam​-​The Folk Years 2004​-​2005)

by Benjamin Schoos

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Nostro What a brilliant album - echoes of Gainsbourg right here. Pity I can't understand the lyrics, however I feel as if something very poignant is being sung/spoken. Favorite track: L'ombre du couloir (Remaster).
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1.
Soleil noir (Olivier Smolders) Quand le jour est fini Quand le sourire s’en va Petite sœur, mon amie Ne m'abandonne pas Je vois le soleil noir Quand je cueille la nuit Des bouquets de chagrin Sur ton corps endormi Dans l’ombre du jardin Je vois le soleil noir Quand les oiseaux se sont tus Quand tu ne bouges plus Quand le collier de tes bras Ne me protège pas Je vois le soleil noir Il me prend par la main Il se glisse dans mon âme Infusant son venin Par les trous de mon crâne Je vois le soleil noir Petite sœur, mon amie Quand tu es endormie Dans le silence des draps Quand tu ne le sais pas Je suis le soleil noir Je suis le soleil noir
2.
La rivière (Olivier Smolders) Je nous revois enfants au bord de la rivière Cherchant pendant des heures des bêtes sous les pierres L’eau glaçait nos pieds nus, courait comme un serpent Dans les trous plus profonds, nous plongions en riant Quand on ne voyait plus, dans l’eau sombre nos lignes Maman nous appelait du haut de la colline La bouche noire de mûres, nous traînions en chemin Parlant des truites perdues que l’on prendrait demain Quand je nous imagine, éblouis de lumière Attentifs aux vairons qui glissent entre nos doigts Je vois le temps qui fuit dans l’eau de la rivière Comme les poissons vifs qui glissent sous les pierres Pendant que nous volions ces heures d’insouciance Ivre de ces plaisirs si profonds de l’enfance Seule dans ta cuisine tu pleurais doucement De n’être plus toi-même une petite enfant Le temps était pour toi un fantôme maudit Nous n’avions pas dix ans, tu nous croyais partis Déjà devenus grands, si loin de tes baisers Tu nous voyais perdus, tu te sentais volée Comment l’aurions-nous su et qu’aurions-nous pu faire Nous étions prisonniers de l’eau de la rivière Et quand on s’échappa de ce rêve éveillé Toi, tu n’étais plus là, tu nous avais quittés Je suis passé ce soir au bord de la rivière Ou nous cherchions enfants des bêtes sous les pierres J’ai plongé mes deux mains dans l’eau froide et sombre Égarant mon chagrin comme un poisson dans l’ombre J’ai plongé mes deux mains dans l’eau froide et sombre Égarant mon chagrin comme un poisson dans l’ombre

3.
L'ombre du couloir (Olivier Smolders) J'avais les mains rouges d'avoir trop traversé Le ciel et les campagnes qui s'ouvraient sous nos pas On allait par les routes, on ne mourrait jamais Ô chansons noires de boue et de grands ciels noyés Les jours étaient si sombres qu'on ne les voyait pas J'avais les mains rouges et dans les rires des femmes Je voyais les morts qui sortaient de la terre Dans les villes désertes, on rencontrait parfois Des enfants aux mains sales qui n'avaient plus de doigts. De l'aube au crépuscule, on marchait sur les routes Les chiens même avaient peur et fuyaient en hurlant Tête basse je voyais dans les flaques de sang Vaciller ton fantôme et l'ombre de mes doutes Te souviens-tu du jour où debout sur la table Je récitai ces vers que tu avais écrits Tout pétris de colères et d'insultes infâmes Du haut de tes seize ans tu suais de mépris Je revois ton regard qui brille étrangement Le rouge sur tes joues, l'effroi de tes parents Alors tu m'entraînas dans l'ombre du couloir Et pour me remercier de leur faire cet outrage Avec des doigts tremblants, tu défis ton corsage. Ô garce cousue d'or et d'envies sans mesures Quand tu ôtas ta robe et ouvris ta blessure Avec des petits râles et des ruses de renarde Tu comptais bien sur moi pour n'être pas de marbre. Pourquoi est-ce aujourd'hui parmi les tristes morts Qui dorment au soleil la bouche remplie de mouches Que ce couloir revient et l'odeur de ton corps Dans ma mémoire en feu, je te vois, je te touche J'ai connu tant de femmes, embrassé tant de lèvres Mais de ces draps défaits j'ai la mémoire froide La terre sous mes pas n'est plus qu'un cimetière Je veux que tu reviennes du fin fond de la grève Viens danser avec moi dans ces brumes glacées Le triste carnaval des souvenirs amers Viens danser avec moi dans l'ombre du couloir Ou je glisse sans fin dans ce trou mémoire Je te donnerai tout, ma folie et mes peurs Les enfants qui hurlent et le poison des fleurs Les hommes qui se taisent quand ils marchent sans fin Les forêts en automne, les oiseaux et les chiens Les grands yeux des cadavres à l'étal des trottoirs Je te donnerai ma honte et le poids des chagrins Si tu reviens pour moi dans l'ombre du couloir Si tu viens me chercher pour que je dorme enfin Le cœur sur ta poitrine et mes mains dans tes mains.
4.
Sophie (Oliviers Smolders) Sophie la jolie Sophie se réveille Se mire le minois sous le soleil Se trouve en forme comme une abeille Que son dard chaque jour émerveille Sophie la jolie Sophie, appareille Dans la cour du Lycée de Créteil Elle creuse les reins feint le sommeil Pour un moineau qui la surveille La jolie Sophie est rayonnante Cheveux d’or, yeux en amande Elle s’étonne de devoir attendre L’amant qui se laisserait prendre Sophie la jolie Sophie est dépitée Ses gestes de serpents si étudiés Ses furtives promesses de nudité Son lettre morte car c’est congé Sophie la jolie Sophie est fâchée Elle a bien envie de se recoucher Pour nous punir du gaspillage Des plus beaux talents de son âge
5.
Le miroir (Olivier Smolders) Alors que l'empereur regardait le miroir Qu’une servante aveugle installait devant lui Il aperçut son crâne qui s’ouvrait comme un fruit Le sang coulait à flot et lui voilait la face Sa tête n’était plus qu’une fleur écarlate C’est du moins ce qu’Alice, penchée sur un gros livre, Volé en grand secret dans la bibliothèque Découvrit en tremblant à la lueur d’une lampe Qui jeta sa lumière sur la page suivante Ô noble empereur ne fermez pas les yeux Dans ce miroir secret, vous allez enfin voir Les rivières pourpres, les diamants solitaires Le creux des coquillages et les mâts des navires Les neiges éternelles dans le ventre des filles. Si vous avez vraiment du sang noir dans les veines Vous connaîtrez bientôt l’étreinte des sirènes, Le souffle si puissant du cyclope endormi Vous toucherez le sexe des anges infinis Qui offrent du nectar et du vin d’ambroisie Alice ne vivait plus, la sueur à son front Lui faisait des envies de larmes et d’abandon. Elle aurait tant voulu se fondre dans les lignes Qui traçaient sous ses yeux ces promesses sublimes L’empereur lui-même était pris dans le piège Lorsque derrière son dos la méduse aux yeux blancs Comme un vilain serpent se coula vers son siège Puis se glissa en lui et l’embrassa si fort Qu’il ouvrit des yeux vides, ainsi qu’un poisson mort Alice ferma son livre et se retrouva seule Dans une chambre sombre au milieu de la nuit Elle chercha longtemps tout au creux de son lit Une prière souveraine qui changerait sa vie.
6.
La vitrine (Olivier Smolders) Pour ces enfants avides, qui frôlent ma vitrine Je me déguiserai en pieuvre vipérine Et je simulerai les spasmes du malheur Au fond d’un ventre mort j’épongerai leur cœur Pour ces enfants bizarres, qui lèchent ma vitrine J’offrirai aux morsures l’écran de ma poitrine Dans un miroir sans tain, je chercherai les regards De ceux qui quand ils voient se cachent dans le noir Pour ces enfants perdus que leur désir déroute Qui ne songent au remord qu’une fois sur la route Je feindrais même la mort si la mort leur plaisait Pour qu’ils reviennent encore cracher au bassinet Pour ces enfants inquiets, qui hantent ma vitrine J’ai bâti cette tour que l’ivoire leur destine Quand la rumeur du monde et ses fruits de malheur Les poussent à la honte et leur fait trop peur.
7.
Véronique (Olivier Smolders) Avec ton visage d’ange, qui monte au calvaire, Avec tes veines ouvertes en rivières de sang Avec ta peau blanche et tes mains solitaires Véronique, je sais que tu me mens Avec cet air coupable que tu prends pour me plaire Avec ta bouche, qui boit la fièvre de mes lèvres Lorsque ta peau invente que mes mains sont aveugles Véronique, je sais que tu me mens Puisque tu meurs dix fois sans jamais mourir Puisque tu aimes le deuil et désires souffrir Puisque de tes mensonges tu me veux pénitent Véronique, aujourd’hui je te prends Avec tes fleurs secrètes, qui grimpent sur les murs Véronique en corolle, étrange calice d’azur Dont les beaux fruits amers éclosent avec l’été Véronique officinale qui croît à l’ombre des vergers Je veux boire tes liqueurs et mourir un peu Ivre de tes parfums, à l’ombre de tes yeux Véronique des sous-bois, blancheur de lys nocturne Tu t’es couchée sur moi sous la froideur de la lune Belle morte blafarde et nue comme une rose Aux frontières d’un désir que plus personne n’ose Sinon la mort elle-même quand elle se veut exquise Véronique je meurs, parce que tu agonises Je veux boire le sang qui coule dans tes veines Ce beau fleuve capiteux que le plaisir entraîne Vers des rivages sombres, vers un suicide tendre Véronique prends-moi dans la nuit de ton ventre
8.
9.
Le fantôme (Olivier Smolders) Je m’en vais loin dans la nuit Je m’en vais sans faire de bruit Mort vivant qui parle et qui rit Je m’en vais pourrir ta vie Le fantôme dont j'avais peur C'était moi sous tes doigts Quand mon plaisir et ma douleur Buvait la coupe de tes émois On s'est aimé à fleur de peau Avec des rires dans les étreintes Mais tes caprices de bourreau Sont devenus mon labyrinthe Le fantôme dont j’avais peur Je l'ai croisé dans ton regard Quand pour trouver ton bonheur Tu m’enivrais de cauchemars Tu m'as aimé du bout des doigts Du bout des doigts Je m’en vais loin dans la nuit Je m’en vais sans faire de bruit Mort vivant qui parle et qui rit Je m’en vais rêver ma vie
10.
Ma ville (Olivier Smolders) Je crachais des injures comme un enfant méchant Ramasse des cailloux pour agresser les gens Je brisais les carreaux j’aimais tant les étoiles Le son clair au soleil des vitres qui s’étoilent J’avais l’amour secret des escargots baveux Des carabes dorés qui grouillent dans le feu Je rêvais de morsures et de monstres marins Je voulais vivre seul et veule comme un chien (Je voulais vivre seul et) veule comme un chien Je méprisais l’amour et traînais dans les rues Avide de ces femmes qui sont à moitié nues Beaux fruits d’infortune pour enfants solitaires Effroi dorés des corps effarants de mystère Mon père m’ignorait comme on ignore une mouche Je me souviens qu’aux insultes que vomissait ma bouche Il ne répondait rien et regardait sa montre Mon père avait le goût de ne jamais répondre Mon père avait le goût de ne jamais répondre Je hurlais ma colère à la face des gens Je leur ouvrais mes plaies avec des doigts tremblants Gourmand de leur pitié, sournois comme une fille Je les voulais coupables, stupéfaits de bêtise. Ah! Que j’ai haï l’école du malheur Où je suais de rage devant l’instituteur Sur l’estrade exhibant et ma honte et ma peur Je l’aurais voulu mort, étouffé de tumeurs Pourrissant au soleil de ma mauvaise humeur Le temps a bien passé depuis ces années noires Mais je garde en secret au fond de ma mémoire Le goût de ma douleur, l’odeur de la souffrance Qui m’a tenu vivant, le cœur si peu tranquille J’habite mon enfance comme au cœur d’une ville
11.
L’origine du monde (hommage à Courbet) C’est une fleur étrange qui pousse au fond des bois Cachée près d’une source, elle rêve d’un roi Qui l’emmènerait un jour au fond d’un grand jardin Ou elle deviendrait reine caressée par ses mains C’est une fleur timide cultivée en secret Par les doigts d'une fée, qui a des yeux de feu Les mâles qui la voient prennent un air niais C’est une fleur mystique qui les pousse aux aveux C’est une fleur qui donne et la vie et la mort Qui mange ses amants en leur offrant de l’or Moins ceux-ci la possèdent plus ils l’imaginent Brillante de rosée, tremblante d’étamine C’est une fleur savante qui cache des enfants Sous ses pétales roses dans son amour troublant Qui connaît l’art du temps et des métamorphoses C’est une fleur qui sait le grand secret des choses (Benjamin Schoos-Olivier Smolders)
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about

« Soleil Noir -The Folk Years 2004-2005 »

A quoi aurait ressemblé le western si le saloon avait été installé au carrefour de l’Europe, à Bruxelles ? Peut-être à ça. Plus de dix ans après sa naissance, le « soleil noir » de Benjamin Schoos aka Miam Monster Miam est aujourd’hui rééditer, et il continue de filer des insolations à ceux qui ont été traumatisé par la B.O. du Dead Man de Jim Jarmusch.

A l’origine, Miam Monster Miam n’était pas programmé pour tomber dans le blues francophone. Il aura fallu, en 2003, que le réalisateur Olivier Smolders l’invite à composer la bande-son de Soleil Noir pour que le musicien se décide à lâcher le classic rock des 90’s pour s’imprégner des ambiances fantastiques du film. Ainsi naitra l’album « Soleil noir », ainsi que son remarqué tube Sophie, et autres mélodies trempées dans la poussière, les bottes de paille au parfum banjo.

Même douze ans après, cet « entre-deux-disque » composé dans la foulée de « Forgotten Ladies » tient une place à part dans la discographie de Benjamin Schoos. Finalement pas aussi sombre qu’épuré, il incarne peut-être mieux qu’aucun autre album l’envie du musicien de transformer le plat pays en remake d’un film de Tarantino, en Français dans le texte. Il en résulte une ambiance intemporelle et indémodable, ainsi qu’un disque enregistré rapidement, en seulement cinq jours, mais pas n’importe comment : « Soleil Noir » est mis en boite avec la crème des musiciens acoustiques (dont Jacques Stotzem) et l’orchestre philharmonique de Liège (65 musiciens sous les arrangements de feu Renaud Lhoest) qu’on peut notamment entendre sur le splendide L’origine du monde – qui a plus à voir avec Morricone qu’avec Gustave Courbet.

Ce remake de far-west en terres wallonnes aboutira également à des adaptations de classiques folk (Woody Guthrie, John Fahey, Elliott Murphy, etc) traduites avec l’aide du cowboy Jacques Duvall, et qu’on peut aujourd’hui entendre dans les bonus édités. Enregistrés avec le même équipe que sur « Soleil Noir », ces chansons préfigureront de ce que sera plus tard le « Hantises » de Duvall, puis tous les disques publiés chez Freaksville. Et ça… c’est une autre histoire. Belge, forcément.

credits

released September 22, 2017

Jacques Stotzem: Acoustic Guitar (1,2,6,8,9,10,12,13,14,15,16,17)
Philippe Doyen: Nylon & Electric Guitar (3,4,7)
André Klenes: Double Bass (1,2,3,4,6,7,8,10,12,13,14,15,16,17)
Jack Thyssen: Bass (4,5)
Jean-François Hustin: Flute (6,10)
Marcus Weymaer: Drums (3,4)
Frédéric Mallempré: Percussion (1,2,6,10)
Thierry Crommen: Harmonica (1,2,9,14)
Philippe Corthouts: Pedalsteel (6)
Pino Napolilo: Hammond Organ (1,2,3,4,5,9,10)
Sophie Galet: Vocal (3)
L'Orchestre Philharmonique de Liège (11) sous la direction de Jean-Pierre Haeck.

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When he's not running the brilliant Freaksville label, Benjamin Schoos is concentrating his efforts into producing lush, string-laden, melancholic and very French pop. The dandy crooner has produced, composed and arranged a whole host of songs for a variety of cult figures including Lio, Marie France, Chrissie Hynde, Alain Chamfort, Laetitia Sadier, Miqui Puig. ... more

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